Cosmopolitan n° 430

Sculpter des pages.

J’ai découpé en brins très fins, puis collé sur toile un numéro entier de Cosmopolitan. Formellement, cela semble n’avoir aucun rapport avec le reste de mon travail, mais conceptuellement, si !

En effet, j’ai donné un volume à des éléments considérés comme plans : des pages de magazines. Ce volume existait, mais « peu ». En le mettant en valeur, je rappelle que toute image a forcément une profondeur, aussi légère soit-elle, que les éléments en 2 dimensions n’existent tout simplement pas.

S’attarder sur le support, tant qu’il existe encore.

Jusqu’à maintenant, les images (au sens large du mot, intégrant également les textes imprimés) ont toujours eu besoin d’un support, et je crois même que c’est ce qui les qualifie en tant qu’images. En attendant la fin prochaine du support, les images, peintes, diffusées sur des écrans ou imprimées, sont en réalité des bas-reliefs (ou des « très bas-reliefs »).

Aussi, nous pouvons choisir d’oublier ce qu’elles représentent (ici, en les découpant tellement finement qu’une grande partie de leur contenu disparait pour ne devenir que graphique et coloré), nous attacher à la matérialité de leur support, mettre en valeur leur relief en les transformant en autre chose.

Au delà, pourquoi un numéro de Cosmopolitan ? Parce que le résultat est, à peu de choses près, ce qui me reste comme trace mémorielle après avoir parcouru ce type de magazine de mode : hyper touffu, mais finalement juste des impressions (mot choisi pour son double sens), des couleurs, des éléments graphiques…

Cosmopolitan n° 430, Spécial Amitié « À la vie, aux amies », Réinterprétation dimensionnelle, papier sur toile, 44 x 44 x 18 cm environ

Je retombe exactement sur le même thème dans un axe de travail pourtant totalement différent, celui des Inadéquations spatio-temporelles : Elle(s).