Exposition « La fin de l’image »

« La fin de l’image »

Sculpture numérique
Château de Javarzay
31 juillet–16 août 2009

Bientôt,

tout sera non seulement conçu, mais aussi montré, en 3d. Les films en 3d fleurissent, les écrans et les appareils photos 3d arrivent.
Nous ne fabriquerons et regarderons plus des images mais des espaces, des objets… et des sculptures.

C’est un basculement historique, un changement fondamental dans l’histoire de l’art; c’est la fin des images, la fin du principe même qui a amené la création de milliards d’images par les êtres humains : évoquer un espace sur un plan. Principe qui va se transformer en : « évoquer un espace par un espace ».

Fin qui va affecter en premier lieu la photographie et le film.

Créer des sculptures à partir de photographies.

La différence entre espace représenté à plat et espace tridimensionnel n’est déjà plus très claire dans nos perceptions depuis un bon moment.
Ainsi, lorsque nous regardons la télévision ou un jeu vidéo, nous acceptons de considérer qu’il s’agit d’espaces, dans lesquels nous nous immergeons avec grand plaisir, alors qu’il ne s’agit que de suites d’images fixes.
Quand la distinction entre ce qui est en relief et ce qui est à plat n’a plus vraiment de sens, une sculpture conçue numériquement peut parfaitement se regarder sur écran ou sur un tirage photo.
Aberration ?
Ce sont justement les paradoxes et contradictions théoriques de ce travail qui m’ont attirés :
créer des sculptures à partir de photographies !
Et en plus les montrer sous la forme de photographies et de vidéos !

Réinterprétations dimensionnelles

Lorsque la prise de vue se fera en relief, son résultat se transmettra naturellement en 3d, mais est-il possible de réinterpréter en volume un objet ou un espace préalablement « aplati » par une prise de vue « traditionnelle », telle que nous la faisons aujourd’hui ?
Partant de mes propres photographies, j’ai utilisé les informations contenues dans les 2 dimensions des images en les réinterprétant mathématiquement pour générer de la profondeur et créer « autre chose », des objets curieux, assez inclassables, hybrides, dont la perception oscille constamment entre les images dont ils sont issus et d’étranges feuilles drapées, parfois très clairement référentielles, parfois quasiment abstraites.

Travaux Boulevard Masséna + Moto, Réinterprétations dimensionnelles n°321 + 323, sculpture numérique, vue de la caméra 3, impression directe sur pvc, 60×38,5 cm, 2008-2009
Yamaha XJ6 rouge, Réinterprétation dimensionnelle n°332, sculpture numérique, vue de la caméra 1, impression directe sur Dibond, 150x60cm, 2009
En haut :
Yamaha XJ6 rouge, Réinterprétation dimensionnelle n°332, sculpture numérique, vue de la caméra 1, vidéo, 1920×1080 pixels, 9′, en boucle, 2009