Exposition « Feel the Force »

« Feel the Force », Empreintes du Tao
Château de Javarzay
20 avril — 10 mai 2018

La ligne versus la courbe : le symbole le plus élémentaire possible de la volonté humaine versus la Nature.

L’humain construit.
Beaucoup.
Il prend le contrôle, organise et (re)construit le Monde à sa manière.
Qu’est-ce qui symbolise le plus parfaitement sa volonté de construire ? Qu’est-ce qui se retrouve absolument partout dans ses réalisations ?
La ligne droite.
C’est la marque de sa volonté de prise de contrôle sur la Nature.
C’est l’inverse de toutes les forces de la Nature, qui ne connaissent que la courbe.

Quel est le geste de l’humain le plus simple qui soit, symbolique de sa volonté, et en même temps, parfaitement incompatible avec la nature de son corps ?
Tracer une ligne à main levée.
Impossible.
Ce sera donc le sujet : je choisis de tracer des lignes à main levée.
De toutes tailles, couleurs, emplacements.

La volonté humaine versus la nature humaine.

Chercher le Tao dans l’imperfection du mouvement.

La volonté humaine doit-elle être en opposition ou en harmonie avec les forces de la Nature ?
Les bouleversements climatiques en cours nous montrent que nous devrions absolument arrêter de vouloir contrôler et au contraire nous mettre en harmonie, sinon c’est la Nature, ou au sens large, les énergies globales de l’Univers, qui auront le dessus et nous feront disparaitre.

Donc je travaille sur l’harmonie à créer, retrouver, entretenir entre la volonté humaine et le flux du Tao tel qu’il nous traverse.
Réaliser des lignes en état de « De », c’est à dire en harmonie, c’est à dire sans chercher du tout leur perfection mais au contraire leur exécution naturelle, en accord avec les contraintes de notre corps.

La vie est là, dans leurs courbes et la multitude de vibrations qui les distinguent de lignes tracées à la règle.

Utiliser le pinceau pour enregistrer le Tao qui s’exprime dans le mouvement, non pas dans la recherche de la perfection, comme dans la calligraphie orientale, mais au contraire, de toutes les vibrations de vie que révèle l’imperfection (apparente) d’un mouvement très libre.

L’énergie du Tao baigne tout, de l’infime à l’infini.

« Il y avait quelque chose d’indéterminé avant la naissance de l’Univers. […] Ne connaissant pas son nom, je le dénomme Tao. »
Lao Tseu, Tao Te King

C’est le sujet et le mystère ultime, et Lao Tseu en avait conscience bien avant que le Big Bang ne soit découvert.
Le Big Bang, c’est une énergie colossale qui donne naissance au temps, à la matière, à l’espace et au mouvement.
Cette énergie, l’énergie en général, prend obligatoirement une forme : temps, espace, matière, mouvement…
Doit-on la combattre ou au contraire l’utiliser, aller dans son sens ?
C’est également toute la question de l’efficacité des arts martiaux.

Tout est dans tout.

Un simple trait effectué à bout de bras, par la multitude de vibrations qu’il contient, révèle toute l’énergie qui traverse le corps.
Cette énergie inscrit son empreinte sur la toile, comme la musique dans le sillon du disque.

Peindre le Tao, pour faire ressentir le Tao.

Nos sens n’ont plus qu’à la décoder pour l’éprouver.
Nos sens comme le diamant, notre corps comme une chaîne hi-fi, pour écouter et éprouver la musique du Tao.

Ce n’est pas de la peinture mais de l’inscription énergétique.

Ne plus regarder la peinture mais ressentir le foisonnement d’informations de son énergie, pour s’entrainer à ne plus regarder les êtres et les choses, mais à ressentir l’énergie qui les traverse.
Et ainsi, s’habituer à se connecter (ou reconnecter) au Tao.
Il suffit de ne plus penser « Peinture » mais « Énergie » puis de regarder sans penser.

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Sur l’affiche : Empreintes du Tao n°260, acryliques sur carton, 70×100 cm, mars 2018.

Voir également l’article complément de ces concepts : Empreintes du Tao, concepts.